jeudi 11 novembre 2010

Brève de maquis : "chose que tu pousses là"


Ma copine burkinabè S. est restée avec la porte de l'armoire du petit dej' dans la main. La charnière a lâché (du travail de pro puisqu'ici le provisoire est un sport national.) "Porte là, ça fatigue, dêh ! C'est plus pratique chose que tu tires, tu poses dedans et puis tu pousses".
"Ouais, un tiroir quoi..."

mercredi 10 novembre 2010

"Il n'y a que les montagnes qui ne se rencontrent jamais"


C'est fou ce qu'ici on rate des occasions de se taire. Mercredi par exemple, je cherche un taxi dans le quartier de Gonghin, où il y a un festival de théâtre. Sur la voie où je me trouve, il passe un taxi toutes les demi-heures. Celui qui s'arrête, faut pas le rater ô, faut marchander : "Je paie pas mille francs, parce que sur la route, tu peux embarquer des clients, et on va encore se retrouver à 4 derrière collés-collés comme dans boîte de sardines." Je m'en sors à 400 francs et une jolie histoire.

lundi 8 novembre 2010

Brève de maquis : les élections du 21 novembre


- "Tantie, ton mari député là, avec les élections il doit beaucoup jober, il fait quoi ?"
- "Il travaille beaucoup ! Tu sais, ici beaucoup de gens ne sont pas alphabétisés. Alors, il passe son temps à leur expliquer comment ça fonctionne avec un duplicata de bulletin, il leur montre pour qui ils doivent voter" (sic).
- "..."

dimanche 7 novembre 2010

La famille margouillat


Il y a des jours où la biodiversité en Afrique nous semble injustement limitée dans le périmètre qui nous concerne. Par exemple, hier, le biotope de ma chambre n'avait rien de très charmant. Depuis une semaine, chaque jour, l'ouverture de ma porte fait déguerpir un margouillat sous mon lit (un lézard.)
J'ai la vague impression que, profitant de ma sortie de samedi soir, il a invité sa famille et ses amis. J'ouvre la porte de mon armoire : un margouillat. Je ferme la fenêtre : un margouillat. Du coup, je fais hyper gaffe de fermer systématiquement la valise où j'ai laissé quelques affaires, parce que je ne tiens pas à enlever un membre de la famille margouillat par inadvertance (dès fois qu'une maman margouillat s'imagine que son fils aura un meilleur avenir s'il est élevé en Europe...)

samedi 6 novembre 2010

Les sabots en noyau d'olive


Je me dois de faire une parenthèse un peu hors de la vie quotidienne à Ouaga pour vous parler d'un phénomène croisé à Ouaga: S. Elle pose pour la première fois le pied en Afrique, et à sa descente d'avion, elle débarque à notre table pour notre plus grand divertissement. Morceaux choisis :
"Je me suis hyper renseignée sur internet avant de venir. J'ai vu qu'il faisait 24 degrés à Ouaga, alors je me suis imaginé que le soir il fait plus frais et je n'ai que des manches longues dans ma valise ! Mais là il fait chaud, il fait combien ? " Euh... 35° en journée et le soir ça tombe à 28. Va falloir couper manches ou acheter de la sape sur le marché...Mais c'est quoi le site internet que t'as consulté ô ? Parce que 24° c'est température qu'il fait à Ouaga mais dans bureaux des ministères, quand la clim' est fatiguée.

mercredi 3 novembre 2010

Le Carambar africain


C'est un peu les blagues Carambar de l'Afrique : tu oublies presque de mâcher le bonbon en lisant la blague dans l'emballage. Moins d'une semaine au Burkina et j'ai déjà craqué sur un triangle de Vache qui rit. Restait à trouver du pain. Je vais dans ce petit maquis au coin de la rue qui sert Nescafé, là, et je demande du pain. La tantie me sert une baguette tellement molle qu'elle la plie en deux sans la casser et l'emballe dans du papier journal.
Je rentre, je me fais un sandwich pas pire que ceux de la SNCF, et machinalement, mon regard balaye la page de journal. Ca doit être la dernière page de l'« Observateur ». A côté de la liste des marchés de la semaine,y'a horoscope. Walaï de chez walaï ! Madame Irma de Ouaga, là, elle lit dans les astres comme moi je lis dans entrailles de poulet ô.