jeudi 10 mars 2011

C'est où ton problème ?


Grosse palabre avec ma copine S. depuis une semaine : ces vieux blancs qui se tapent de jeunes filles Noires. Là où je loge, il y a un vieux Blanc aux cheveux blancs (et dans 3 cas sur 4, ils ont du bide) qui est « accompagné » par une go super stylée, tellement stylée qu'elle combine coiffure asymétrique et coloration. T., ma copine coiffeuse dans le quartier qui fait des tresses toute la journée n'en revient toujours pas : « Tu as vu ça non ? C'est le salon du design sur sa tête oubien ? »
Souvent, les go stylées qui sortent avec un Blanc se la pètent et regardent leurs soeurs de haut. C'est le cas de H. et sa coiffure de magazine « Maison et jardin ». Alors, avec ma copine S., ça colle pas des masses. Quand H. part le matin, elle ne ferme pas le portail derrière elle.
S : - « Eh ! On ne t'a pas appris a fermer la porte non ? »
H. - « C'est où ton problème ma soeur ? Moi je suis cliente ici, tu es payée pour fermer la porte ! »
S. : « Case du village n'a pas de porte, viens ici, je vais te montrer comment ça marche. »
H.: - « Ouh mais tu veux me fatiguer plus que la chaleur dès le matin oubien ? »
S :- « C'est dans quel film tu joues là ? Fespaco t'est monté à la tête ô ! » (Fespaco : le festival de cinéma qui vient de s'achever.)
Bref, si je n'interviens pas, palabres peuvent durer jusqu'à ce que l'ombre tourne autour de l'arbre.
Ma copine S. s'assied près de moi pendant le petit dej, et un autre débat commence : je critique mes tontons, ces vieux Blancs qui pensent s'acheter une virilité et une nouvelle jeunesse avec leurs liasses de billets CFA. Ma copine S. est sans pitié envers ses soeurs qui aguichent les vieux Blancs pour leur soutirer de l'argent. Là-dessus, un jeune, la trentaine, assis devant nous, nous interrompt : « Euh... les filles, je dois vous dire que moi je fais pareil, sauf que je suis plus jeune. »
S. et moi : - « ... »
En effet, P. n'est pas que cinéphile, il est aussi pervers ! Il profite du Fespaco pour s'envoyer une fille (ou deux) différente par soir. Et quand son téléphone sonne, il dit : « Oh non, v'la l'autre saucisse ! » (Je crois avoir deviné que « saucisse » désigne dans son vocabulaire très imagé une fille qui hésite à coucher.) Et il a fallu que ce crétin croise ma route. Donc, avec S., on cancane tous les soirs dans la cuisine (un endroit où il ne lui viendrait même pas à l'idée de mettre les pieds.)
Comme je suis obligée de me farcir ses histoires à la con pour ne pas pourrir l'ambiance dans la chambre d'hôtes, j'apprends qu'il a une officielle au Bénin, mais que sa « deuxième maîtresse » arrive demain du Togo. La « première », il a dû la rêver tellement ce type est informe dans son t-shirt trop large. Le hic, c'est que la famille de l'officielle habite Ouaga. Résultat : elle est venue le visiter en s'incrustant 4 heures, durant lesquelles la go du Togo, à peine débarquée du bus non « climé », a dû patienter enfermée dans la chambre.
Moi, qui pour venger mes soeurs, avais préparé une petite phrase assassine pour le défragmenter devant sa « 2è maîtresse », c'était foutu, elle est au courant. Quoiqu'elle lui a fait croire que son bus coûtait 100.000 CFA en coulant son budget pétasses, et là je dis bravo. Il me raconte l'histoire de la visite de la belle-famille, et là je m'adresse à sa copine togolaise : « Tu as dû être ravie d'attendre enfermée quatre heures dans la seule chambre pas climée ! T'as fait un macramé avec ses chaussettes en attendant ? » Et là, c'est lui qui me répond : « Ben elle a l'habitude, elle est africaine ! » Ils sont trop graves ces Africons.
H. était une fille sympa en fin de compte, on a fini par causer, elle me posait plein de questions sur l'Europe, la mode, etc. Le vieux blanc est parti. Je pensais ne plus la revoir ma nouvelle copine un peu paumée, qui se prostitue pour payer ses études. Et puis hier, je me suis installée au bar d'un hôtel chic pour un petit moment de grand luxe : un expresso et du wi-fi sans coupure. Au bord de la piscine, j'aperçois H., visiblement habituée à la piscine de l'hôtel Indépendance où les riches occidentaux font leur marché. Elle sait nager, ça prouve qu'elle a déjà du métier...

3 commentaires:

  1. Toute façon, blanc, rouge, noir, jaune... passé un certain âge... sont tous les mêmes : z'ont les neurones sous la ceinture !!!!

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  2. Sans rapport avec le texte, le lendemain avait lieu une marche très attendue, rassemblant des jeunes manifestant contre l'injustice suite au décès de Justin Zongo... Est-ce possible d'avoir des informations? Il y a peu de relais des médias là-dessus

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  3. trop bons tes histoires, sarline !!

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